dimanche 11 mars 2018

Photographie japonaise contemporaine Part II : Transformers

Parmi la jeune garde des photographes nippons de notoriété internationale, certains composent un journal intime public, d’autres projettent leurs œuvres (et l'observateur) dans des réalités parallèles. 


Mari Katayama, perfection anormale

Née en 1987, Mari Katayama est une artiste multidisciplinaire. Souffrant d’hémimélie tibiale, elle fait le choix à l’âge de neuf ans d’être amputée de ses jambes. Initiée à la couture par sa grand-mère, elle crée pour ses appendices défectueux des cocons fantasmagoriques. Intriguée par les notions de norme et de perfection, Katayama transcende son handicap dans des autoportraits révélateurs d’une monstrueuse beauté.

Site officiel de l'artiste et un portrait étoffé ici.

Autoprortrait de Mari Katayama "shadow puppet  #01402" 2016
Mari Katayama "shadow puppet  #01402" ,2016


Lieko Shiga, 螺旋海岸 / RASEN KAIGAN, 2012
Lieko Shiga, 螺旋海岸 / RASEN KAIGAN, 2012
Lieko Shiga, la vérité est ailleurs.

Surréalistes ou absurdes, les créations de Lieko Shiga ne sont pas toujours immédiatement compréhensibles. L’artiste née en 1980 fait des jeux de lumière les éléments essentiels de ses compositions. Par ses effets spéciaux garantis sans Photoshop, Shiga crée des monstres et nous plonge dans des parenthèses hallucinatoires



Les natures mortes de Yumiko Utsu

Ses parents étaient-ils plus ouverts que les vôtres ? Le fait est qu'à 40 ans, la Tokyoïte Yumiko Utsu continue de jouer avec la nourriture, et que ça lui réussit. Utsu superpose objets et nourritures. Ses compositions plastico-animales-végétales sont souvent anthropomorphiques, toujours absurdes et colorées. Passées entre ses mains, la protagoniste d'un portrait à l'huile se voit décapitée par un poulpe, une tomate ornée d’yeux en plastique se ratatine dans un stop motion dramatique. Devenu absurde, le commun révèle sa poésie.
 
Yumiko Utsu, Squid Mask, 2010
Yumiko Utsu, Squid Mask, 2010



Tomoko Sawada n’est pas celle que vous croyez.

Tomoko Sawada crée des personnages qu'elle incarne et met en scène dans des cabines photo, entre photographie et performance artistique. Dans la note d'intention d'id400 (projet étudiant rassemblant 400 identités Photomaton), elle explique que sa recherche dérive d'un complexe d'infériorité :« [...] Je pouvais me faire ressembler à un mannequin ou à une actrice. En regardant encore et encore mes photos, la distance entre ma véritable image et mon image sur les photos s'est agrandie. Autrement dit, mon apparence pouvait très facilement être modifiée, mais ma personnalité, elle, ne changeait pas. Une photo d'identité est la preuve de l'identité ou de l'existence de la personne photographiée. Ainsi, même si une personne n'existe pas, si il ou elle apparaît sur une photo d'identité, cette personne peut faire la preuve de son existence.» Interrogeant les genres et les stéréotypes, Sawada continue de décliner ses identités.


Tomoko Sawada id400 Photomaton
Tomoko Sawada id400, 1998-2001









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